Électricité verte VS électricité traditionnelle : quelle différence ?

À l’heure où la transition énergétique devient une priorité mondiale, la question de l’origine de notre électricité se pose avec de plus en plus d’insistance. Peut-on vraiment changer les choses en choisissant un fournisseur d’électricité verte ? Qu’est-ce qui différencie l’électricité “classique” de celle issue de sources renouvelables ? Suivez le guide.

Comprendre les sources de production

Électricité traditionnelle : des énergies dominantes mais controversées

En France, l’essentiel de l’électricité provient de sources dites traditionnelles, principalement nucléaires. 38 % de notre production est assurée par le parc nucléaire national, piloté par EDF. À cela s’ajoutent des centrales thermiques, fonctionnant au gaz, au fioul ou au charbon, notamment pour les pics de consommation.

Si ces moyens de production ont assuré l’indépendance énergétique de la France pendant des décennies, ils présentent aujourd’hui de graves limites :

  • Le nucléaire génère des déchets radioactifs sur le très long terme, pose des questions de sécurité et nécessite des investissements lourds,
  • Les centrales fossiles dégagent de fortes émissions de gaz à effet de serre responsables du dérèglement climatique.

Des sources non renouvelables qui ont un impact lourd sur l’environnement et sur la biodiversité.

Répartition de la consommation d’énergie primaire par énergie – SDES, Bilan de l’énergie – Ministère de la Transition Écologique

Électricité verte : des sources renouvelables, variées et locales

Face à ces limites, l’électricité verte s’impose comme une alternative durable. Elle est produite à partir de sources d’énergie renouvelables :

  • Hydroélectricité, aujourd’hui la première source renouvelable en France,
  • Éolien, terrestre et offshore, en plein développement,
  • Solaire photovoltaïque, de plus en plus compétitif,
  • Biomasse et biogaz, issus de la valorisation des déchets organiques,
  • Géothermie, pour la chaleur du sous-sol.

Ces formes d’énergie sont inépuisables, basses émissions carbone, et souvent produites localement, avec un impact moindre sur les écosystèmes. Elles représentent une part croissante du mix énergétique français, avec un objectif fixé à plus de 40 % d’électricité renouvelable d’ici à 2030 selon la PPE.

Ce qui change dans la façon de produire l’électricité

Centralisé ou décentralisé ?

Le modèle traditionnel repose sur de grandes centrales avec une production “centralisée”. Cela signifie qu’elles produisent l’électricité à des centaines de kilomètres des lieux de consommation. Conséquences : des pertes en ligne, une dépendance forte au réseau, mais aussi une faible implication des citoyens.

À l’inverse, les installations d’électricité verte sont souvent décentralisées : panneaux solaires sur des toitures, petites centrales hydroélectriques sur des rivières, parcs éoliens citoyens, unités de méthanisation agricoles… Ce modèle encourage un circuit court de l’énergie, soutient les producteurs locaux et renforce la résilience du réseau face aux crises.

Une différence de pilotage et d’intermittence

L’un des principaux arguments opposés aux énergies renouvelables est leur intermittence : le vent ne souffle pas toujours et le soleil ne brille pas la nuit. Cela exige une gestion fine du réseau par des acteurs comme RTE et un développement rapide du stockage. Toutefois, ce n’est pas le cas de l’hydroélectricité, facilement pilotable et accessible sans interruption.

Côté sources traditionnelles, les centrales nucléaires, bien que stables, sont peu flexibles : il faut plusieurs jours pour en démarrer ou en arrêter une. À l’avenir, c’est l’intelligence du réseau et la diversification des sources qui assureront sa stabilité.

Électricité verte, électricité traditionnelle : quelles différences pour le consommateur ?

L’origine de l’électricité fournie : traçabilité et garanties

On ne le sait pas toujours, mais une fois injectée dans le réseau, l’électricité se mélange, qu’elle provienne d’une centrale nucléaire ou d’un panneau solaire.

La différence quand vous choisissez un fournisseur d’électricité verte, c’est que celui-ci s’engage à injecter sur le réseau une quantité équivalente d’électricité renouvelable à votre consommation. Ce mécanisme repose sur des Garanties d’Origine (GO), un certificat officiel qui garantit la traçabilité de l’électricité verte.

Choisir un fournisseur engagé pour soutenir la transition

L’électricité verte émet en moyenne 10 à 30 fois moins de CO₂ que celle issue de sources fossiles. En réduisant la part du gaz, du charbon et du pétrole dans notre consommation, elle constitue geste concret et immédiat pour :

  • Soutenir des infrastructures renouvelables, des projets locaux, de l’emploi dans les filières durables,
  • Participer à une transition énergétique concrète, en encourageant la production d’électricité propre,
  • Éviter de contribuer à des investissements dans des centrales polluantes ou à fort impact environnemental.

Choisir une offre en électricité verte, c’est aussi reprendre le pouvoir sur sa consommation. C’est soutenir des acteurs alternatifs, des initiatives locales, des modèles coopératifs qui remettent les citoyens au cœur du système énergétique. C’est aussi préparer un futur plus sobre, plus autonome, et moins dépendant des énergies importées ou centralisées.

La question des tarifs de l’électricité

Comprendre le tarif de l’électricité

En France, le prix de l’électricité verte repose sur les mêmes bases de calcul que l’électricité conventionnelle, car elle est injectée sur le même réseau national. Les fournisseurs d’électricité verte achètent leur électricité à des producteurs renouvelables (éolien, solaire, hydraulique, etc.), puis la revendent aux consommateurs via des offres spécifiques – à moins qu’ils ne soient à la fois producteurs et fournisseurs, comme c’est le cas de racine.

Le prix final dépend de plusieurs éléments : le coût d’achat de l’énergie, les frais d’acheminement fixés par la CRE (Commission de Régulation de l’Énergie), les coûts de fonctionnement du fournisseur, et bien sûr la marge commerciale. Pour les offres certifiées vertes s’ajoute l’achat de garanties d’origine, qui assurent que l’équivalent de votre consommation a été produit par une source renouvelable.

Électricité verte : vraiment plus chère ?

Longtemps perçue comme plus onéreuse, l’électricité verte a vu ses prix se rapprocher, voire s’aligner sur ceux de l’électricité dite traditionnelle, surtout depuis les hausses généralisées du marché de l’énergie.

Aujourd’hui, les fournisseurs d’électricité verte proposent des offres à prix fixe qui protègent contre les hausses du marché. Avec le développement des énergies renouvelables, la tendance à moyen terme est à une baisse des coûts de production, donc à une plus grande compétitivité des offres vertes face aux fournisseurs historiques.

Certaines offres citoyennes ou coopératives peuvent rester un peu plus chères, car elles rémunèrent de façon plus équitable la chaîne de production. Mais le surcoût, quand il existe, reste modeste : quelques euros par mois pour un foyer moyen.

La différence entre électricité verte et électricité traditionnelle ne se résume pas à une couleur ou à un logo sur une facture. Elle touche à la manière dont on produit, dont on consomme, et dont on conçoit notre avenir énergétique. Changer de fournisseur pour une offre verte, c’est soutenir un modèle plus propre, plus juste, et plus durable. Et si c’était le moment de faire ce choix ?